Critique - Le Sujet des sujets, gonflé - Avignon In - (15/07/17)


C’est une institution à Avignon depuis 20 ans. D’abord appelée Le Vif du Sujet, puis Le Sujet à Vif, puis Sujets à vif, l’exercice se voulait expérimental : confier un texte à un comédien sans le prisme de la mise en scène, bientôt élargi aux danseurs et chorégraphes. 
Le comédien metteur en scène et géographe Frédéric Ferrer a choisi de dresser une sorte de bilan conférence de vingt années de cette pratique en évoquant le lieu qui l’accueille chaque année – le Jardin de la Vierge du Lycée Saint Joseph – et en le célébrant chaque soir avec un artiste différent de manière on ne peut plus décalée.
La soirée s’ouvre sur la mise en place d’un compte à rebours : le conférencier n’aura que 45 minutes pour nous entretenir de l’histoire de ces « Vifs ». Frédéric Ferrer en moulin à parole ambulant débite son propos en nous faisant tordre de rire, fait des digressions, s’éloigne de son sujet, projette des diapos et des slides sur des écrans pour illustrer son discours et se demande par exemple pourquoi la statue de la Vierge de ce jardin apparaît et disparaît, pourquoi les fenêtres du premier étage n’ont jamais été ouvertes en 20 ans… Cocasse et fin. Ce soir-là, la danseuse transgenre Phia Ménard s’associait à l’entretien en balançant des fenêtres du premier étage du lycée des dizaines de matelas gonflables, les empilait et s’effondrait dedans. Un geste…

François Varlin

Le Sujet des sujets, Fréderic Ferrer et ses invités.
Avignon, Jardin de la Vierge du Lycée Saint Joseph, jusqu’au 25 juillet, 20h30