Critique - Sopro, la mémoire du théâtre en un souffle - Avignon In - (10/07/17)

Tiago Rodrigues construit ce spectacle autour de la souffleuse du Teatro Nacional D. Maria II, Cristina Vidal. Cette figure qui a pour habitude d’être dans l’ombre se retrouve ainsi timidement sous les projecteurs pour raconter son métier et la mémoire de «son» théâtre dans lequel elle travaille depuis le 14 février 1978. Mais Tiago Rodrigues a respecté le métier, et la souffleuse souffle sur scène à des acteurs qu’elle place en fonction des histoires qu’elle raconte, c’est donc toujours par voix interposée que l’on entend son récit. 
Elle parle de son arrivée au théâtre, de la première représentation à laquelle elle a assisté, des déboires de santé de la directrice qui l’a engagée… Mais aussi des trous de mémoires les plus marquants des acteurs, des fois où elle devait traverser la scène pour se trouver au bon endroit pour souffler quand l’acteur ne respectait par le marquage ou la fois où elle a dû crier la réplique à un comédien sourd d’une oreille.
La troupe du Teatro Nacional D. Maria donne corps à tous ces souvenirs. On retrouve notamment Sofia Dias et Vitor Roriz qui incarnaient Antoine et Cléopâtre dans une précédente mise en scène de Rodrigues. Cristina Vidal aime sentir qu’elle « sauve » les acteurs et dans ce spectacle, sa bonté exhale jusque dans le public.

Hadrien Volle

Sopro (Souffle), texte et mise en scène de Tiago Rodrigues. Avec Isabel Abreu, Beatriz Bras, Sofia Dias, Vitor Roriz, João Pedro Vaz, Cristinal Vidal (photo RDL)
Du 7 au 16 juillet au Festival d’Avignon, Cloître des Carmes, place des Carmes, 84000 Avignon. Réservations au 04 90 14 14 14.


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