Critique - La Princesse Maleine, il était une foire... - Avignon In - (13/07/17)


On trouverait à cette saga de Maeterlinck des airs shakespeariens. Amours sur fond d’intrigues de cour, reine meurtrière et mari lâche, homicides, suicide et fin dramatique… Il faut dire que l’Enfer monte à l’assaut du Paradis quand, lors d’un repas de fiançailles romantique, la guerre entre les deux familles se déclare. Exit la fiancée, emmurée dans une tour dont elle ne sortira que pour découvrir les ruines de son royaume et partir à la reconquête de son promis. L’histoire ne manque pas de panache, la Fée Clochette étant battue d’avance par la fée Carabosse qui orchestre les pulsions mortifères des protagonistes. Un conte, un mythe qui supporte pourtant mal le traitement scénique peu exigeant que Pascal Kirsch lui inflige. Une troupe au jeu et au débit parfois scolaire, un je ne sais quoi d’inachevé dans l’esthétique scénographique, bien que soutenue par de grands murs d’images assez réussies. Tout cela est long et chaotique, comme par exemple lorsque le metteur en scène laisse patauger ses héros dans une immense flaque de glace fondue, régulièrement alimentée de quelques bons seaux d’eau habilement balancés. Cela tire vers la comédie, revient vers le drame sans éviter l’ennui, dans un désordre – certes calculé – mais un désordre quand même.

François Varlin

La Princesse Maleine
Texte : Maurice Maeterlinck.
 Conception et mise en scène : Pascal Kirsch.
 Scénographie et costumes : Marguerite Bordat et Anaïs Heureaux. 
Lumière : Marie-Christine Soma. Vidéo : Sophie Laloy. Avec : Bénédicte Cerutti, Arnaud Chéron, Cécile Coustillac, Mattias de Gail, Victoire Du Bois, Vincent Guédon, Loïc Le Roux, François Tizon, Florence Valéro, Charles-Henri Wolff (photo RDL)
Avignon, Cloitre des Célestins jusqu’au 15 juillet, 22h
www.festival-avignon.com