Critique - Françoise par Sagan, un peu de soleil - Avignon Off - (08/07/17)

Magistrale Caroline Loeb. Sa composition du personnage de la romancière venue d’ailleurs, mi OVNI mi ange déchu, auteure de Bonjour tristesse à l’âge de 18 ans, est remarquable. Boudeuse, les bras croisés, le regard bas sous un rideau de cheveux blonds, Sagan est là. Fragile. On la toucherait presque si ce n’était elle qui nous touchait au cœur par ses phrases mitraillettes qui véhiculent sa philosophie de la vie. Dans une scénographie ambiancée aux allures d’écrin, Sagan brille étrangement comme ces perles claires présentées sur du velours noir. Une boite à Sagan. Car c’est bien une exposition de sa vie, avec ses emballements et ses désolations, dans des interviews donnés entre 1954 et 1992 que la comédienne a recueillie, montée avec rythme, sans rien y adjoindre. Françoise Sagan se confie, Caroline Loeb la confesse. Sobrement, snobement, avec ce ton d’ennui qui n’appartient qu’à elle, elle expose ses propres logiques et ses contradictions, sa solitude aussi. La comédienne a su retrouver la tonalité de sa voix, son débit si caractéristique, sa moue désabusée, ses postures, et livre un texte à la ligne mélodique quasi musicale en forme de libre propos. Strictement dirigée par Alex Lutz, admirablement éclairée, le personnage lui va comme un gant.

François Varlin

Françoise par Sagan, avec Caroline Loeb
Au Coin de la Lune, 24 rue Buffon, Avignon,  04 90 39 87 29, à 11h15


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