Critique - L’Enfance à l’œuvre, le formidable Robin Renucci - Avignon In - (16/07/17)

Olivier Py a courageusement repris l’idée fondatrice de faire partager l’art et le théâtre aux personnes qui ne viennent pas naturellement au festival. Il a cette année confié cette mission parallèle à Robin Renucci et aux Tréteaux de France. Renucci a pris le parti de dire des textes. Quelques grands textes autour de l’enfance : Romain Gary évoquant ses relations avec sa mère qui le porte aux nues et l’écrase, Marcel Proust ne voulant pas s’endormir avant de recevoir les baisers de sa mère, Rimbaud se souvenant des poux que ses sœurs retirent patiemment, Paul Valéry… Sur un long tréteau de bois, entre une chaise et un bureau anormalement élevé, l’acteur passe de l’immobilité à la marche, joue dans un dialogue secret avec le pianiste Nicolas Stavy (lui aussi sur la passerelle de bois). Le visage comme fermé parce que tendu et habité, il rend à chaque mot sa force de vérité et de beauté. Tout est transmis avec la netteté des flèches, en même temps que dans la tendresse des secrets avoués et libérés. C’est l’une des plus beaux moments du festival.   

Gilles Costaz

L’Enfance à l’œuvre
Textes de Romain Gary, Marcel Proust, Arthur Rimbaud et Paul Valéry.
Festival d’Avignon, tél. : 04 90 14 14 14. Spectacle itinérant : le 14, 20h, la Barbière. Le 15, garage BMW Avignon. Le 18, Vacqueyras. Le 19, Saze. Le 20, 15 et 20 h, Mazan. Le 23, Roquemaure. Le 24, Saint-Saturnin-lès-Avignon. Le 25, Boulbon. Le 26, Rochefort-du-Gard.
 



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