Critique - Juste Heddy / Care, montrer que l’on vit - Avignon Off - (14/07/17)

Heddy Salem est un jeune beur. Il bouge sur sa musique et joue la comédie avec un plaisir évident. Il danse son match de boxe, rappe sa vie, se raconte. Tablant sur un évident capital sympathie, il recherche aussi notre mansuétude pour ses erreurs. A fleur de peau, il boxe dans le vide, laisse s’extérioriser une violence mal contenue dans cette pièce chorégraphique en devenir que Mickael Phelippeau a voulu proposer et qui gagnera certainement à mûrir dans le futur.
Plus réfléchie et certainement plus esthétique, la très belle proposition de Mélanie Perrier pour quatre danseurs, Care, emporte notre adhésion. Présentée en première partie, elle illustre ce que l’éthique de la compassion et du soutien peut signifier dans le vivre ensemble. Deux garçons, deux femmes – en deux duos donc – dansent simultanément un corps à corps debout émouvant où chacun s’appuie sur l’autre et lui permet d’exister. Des visages graves et placides, des bras qui s’étreignent, des jambes qui s’arc-boutent, s’accrochent, se soutiennent. Lorsque l’un se charge de l’autre, lui permet de tenir debout, de marcher, sa force pallie la faiblesse, la défaillance de son comparse. S’aiment-ils ? Ce n’est pas le propos mais cela se pourrait. Ils montrent magnifiquement que l’on ne peut exister seul et manifestent notre interdépendance de façon superbe.

François Varlin

Care. Conception et chorégraphie : Melanie Perrier. Avec Marie Barbottin, Doria Bélanger, Massimo Fusco, Ludovic Lezin. Création musicale : Méryll Ampe.
Juste Heddy. Pièce chorégraphique : Mickaël Phelippeau. Avec : Heddy Salem.
Avignon, La Parenthèse, 04 90 87 46 81, www.labellescenesaintdenis.com 
jusqu’au 14 juillet, à 10h



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