Critique - L’ombre de Stella, sacré caractère - Avignon Off - (08/07/17)

Parce qu’elle a été l’assistante d’une star désormais sénile et défraîchie, Mylène Janvier vient d’empocher 50 000 francs pour écrire ses mémoires. Pour jouer cette "ombre", Denis d’Arcangelo revêt une perruque différente de celle qu’il porte habituellement dans son personnage de Lady Raymonde. Mais, encore une fois, il joue la féminité à la perfection, des gestes aux intonations, de la sensualité à la grâce. Plus d’une heure durant, elle enregistre ses souvenirs sur un magnétophone. Très loquace, elle revient sur des passages marquants d’une vie faite de drames et d’excès, de théâtre, de cinéma, de guerres et d’amis douteux. L’éventuelle collaboration, les grands rôles, la chute et les anecdotes : on ne se lasse pas de ces situations à la fois très humaines et grotesques où l’on imagine une immense star dans ces instants ubuesques. Ce texte touchant pourrait sembler léger de prime abord, mais il se révèle avec la mise en scène de Thierry Harcourt d’une belle complexité. Il est un plaidoyer pour la nuance aux accents humoristiques. Une fresque allégorique encadrée de paillettes qui montre que la vie est nuance et qu’il faut se méfier des apparences.

Hadrien Volle

L’ombre de Stella, de Pierre Barillet. 
Mise en scène de Thierry Harcourt. Avec Denis D’Arcangelo
Théâtre Actuel, rue Guillaume Puy, 84000 Avignon, 04 90 82 04 02, à 11h50


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