Critique - Les Parisiens, juste la fin d’un monde ! - Avignon In - (14/07/17)

C’est une fourmilière. Un grouillement d’influents et de profiteurs dans le monde de la culture. La vie parisienne, quoi ! Ou plutôt une vie parisienne, avec ses paradis et son enfer. Une « chaîne de lécheurs de culs », comme le souligne le drôlatique prologue de la pièce au jeune et brillant Aurélien, artiste décidé à s’immerger dans ce monde et à en jouir.
Olivier Py revient avec ses thèmes – Dieu, le théâtre, le pouvoir, le sexe… – et ses codes de scène – éphèbes nus, costumes exubérants, néons crus… – dans cette oeuvre à l’humour noir et à la joie saignante. Il décrypte les intrigues, épingle, dénonce avec ce verbe nourri et brillant qu’on lui connait. Son spectacle démarre en trombe et sa distribution excellente fait preuve de rythme et d’une disponibilité exemplaire au texte. Py fait le grand écart entre sexe et théologie, orchestre ses idées en 4h30 plutôt bavardes, sans craindre de choquer. Paris serait-il une « machine à détruire », comme semble le dire un de ses personnages ? Passé l’entracte, ce monde qui brassait gentiment la fleur au fusil un microcosme fait de mode et de partouzes semble sombrer dans une noirceur qui ne cache ni sa trivialité ni sa vulgarité. La scénographie faite de façades d’immeubles haussmanniens ne cesse de s’ouvrir et se retourner pour montrer des lieux qu’il est coutume de taire ou de cacher. Paris a ses plaies, les parisiens aussi. Et le public s’ennuie.

François Varlin

Les Parisiens
Texte, mise en scène : Olivier Py.
Scénographie, costumes, maquillages : Pierre-André Weitz.
Avec Jean Alibert, Moustafa Benaïbout, Laure Calamy, Céline Chéenne, Emilien Diard-Detoeuf, Guilhem Fabre, Joseph Fourez, Philippe Girard, Mireille Herbstmeyer, François Michonneau.
Avignon, La Fabrica jusqu’au 15 juillet à 15h


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