UNE HEURE AVANT LA MORT DE MON FRERE - froid (21/07/15)

Elle vient voir son frère en prison, ne disposant que d’une heure pour lui parler avant son exécution. Une condamnation à mort qui condamne leur entretien aussi. Condamnés à régler leurs comptes, condamnés à la vérité, à se re-aimer après tant d’années sans s’être vus. Condamnés à trier leurs souvenirs aussi. C’est à cet entretien sans faux-fuyants, brutal, violent, parfois tendre que nous assistons, dans un parloir de prison à la blancheur clinique. Une table, deux chaises, sur les murs des images se dessinent et une lumière très belle baigne la scène. L’interprétation de Sophie Neveu et de Francis Ressort est précise, forte, nourrie de violence. Parfois presque trop saccadée et froidement passionnée. Un parti pris de la mise en scène d’Antoine Marneur qui évite le pathos ou les débordements d’émotions faciles, et laisse un moment la pièce glisser vers une chorégraphie superbe. C’est égal, une fratrie pétrie d’un peu plus d’humanité aurait incarnée d’avantage les sentiments dont il est fait état, les aurait chargés d’un capital émotionnel. On le regrette.

François Varlin

Une heure avant la mort de mon frère, de Daniel Keene. Mise en scène : Antoine Marneur. Avec Sophie Neveu et Francis Ressort

Avignon, Théâtre Girasole
04 90 89 82 63
Jusqu'au 26 juillet, à 12h30


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