JUSTINE ET JULIETTE, Isabelle Huppert dans le vent - (10/07/15)

Intrépide Isabelle Huppert ! Elle est venue lire des textes du sulfureux marquis de Sade pour une soirée exceptionnelle. La Cour d’honneur est pleine comme un oeuf. Mais le vent est au rendez-vous : le mistral, qui multiplie ses claques sur la robe rouge de l’actrice et sur le manuscrit dont on entend les pages craquer dans l’amplification de micros. Isabelle Huppert est arrivée, très belle, gamine, effilée par cette robe longue et évasée. Elle a dû vite se transformer en lutteuse. Elle le fait en souriant. Elle lit vite, très vite. Sade, avec ses histoires de filles séduites et possédées jusqu’à la torture, ce n’est pas très fédérateur. Franchement, on s’en fiche un peu. Mais cette élégante en rouge est à la hauteur de son défi, même si, dans ce registre-là,  en ce lieu-là, elle ne laissera pas de souvenir aussi forts que Jeanne Moreau et Sami Frey dans Heiner Müller ou Guillaume Gallienne dans Genet.

Gilles Costaz