A MON SEUL DESIR - curiosité (18/07/15)

La tapisserie du XVe siècle, dite de "La Dame à la licorne", exposée au musée de Cluny à Paris est célèbre. La réserve de la jeune fille qui y est représentée aux côtés d’un bestiaire symbolique n’est peut être pas l’emblème de la virginité et de la pureté que l’on envisage spontanément. C’est du moins l’avis de Gaëlle Bourges qui s’essaie à une lecture différente de la tapisserie, moins innocente, et l’explique en voix off d’une chorégraphie silencieuse de quatre jeunes femmes nues. Elles reconstituent quatre scènes de l’œuvre, représentant les allégories des sens, et particulièrement celle couronnée de la formule énigmatique "A mon seul désir". Désir sexuel ? La présence de 35 lapins, animal lubrique par excellence, parmi les animaux symbolique représentés milite en ce sens. Pureté, semble dire la jeune fille ; luxure, semblent répondre les lapins. Après donc l’accomplissement de figures sages, ces femmes nues décrochent le rideau de scène et laissent envahir le plateau par 35 danseurs hommes et femmes, nus eux-aussi, qui se livrent avec elles à quelques pas de danse. Le devenir-animal de l’homme ! Il y a dans cette chorégraphie, tour à tour descriptive puis spéculatrice, une dose d’humour certaine, en dépit d’une une approximation des mouvements, de l’enregistrement de la voix off, du ballet final. Un travail sur la nudité qui ne se veut ni obscène ni vulgaire, mais –  comme chez les animaux – naturelle, sauvage. Une curiosité !

François Varlin

A mon seul désir, Chorégraphie : Gaëlle Bourges. Avec Carla Bottiglieri, Gaëlle Bourges, Agnès Butet, Alice Roland.
Gymnase du Lycée Saint-Joseph 84000 Avignon, 04 90 14 14 14, jusqu'au 21/07 à 18h

Photo : Danielle Voirin


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