Le Radeau de la méduse : pourquoi aller dans cette galère ? - Avignon IN - (22/07/16)

Thomas Jolly met en scène les élèves de l’école du Théâtre National de Strasbourg dans un texte de Georg Kaiser. Si Le Radeau de la méduse fait d’abord appel à la toile de Théodore Géricault dans la mémoire collective, l’histoire de Kaiser se déroule en 1940 dans un canot de sauvetage où sont réfugiés des enfants rescapés du torpillage de leur navire.
Dans cet espace clos, les treize attendent que les secours les trouvent. Sept jours durant, la tension va monter à cause de la superstition d’une des plus catholiques des enfants qui affirme qu’il faut sacrifier l’un d’entre eux car s’ils restent treize à manger ensemble, treize à table, le salut ne viendra jamais. Cette lutte intestine va rapidement ronger le groupe et entraîner l’entité à commettre l’irréparable. 
L’histoire rédigée par Georg Kaiser est aussi peu profonde que la mer qui s’étend sous les enfants est abyssale. Un conte dont l’histoire pourrait être montrée en quelques minutes qui s’étend sur une heure quarante de spectacle criard et où les débats théologiques sont ceux d’enfants de dix ans.
L’esthétique sombre et magnifiquement soignée de Thomas Jolly n’est pas suffisante pour donner son intérêt au spectacle, bien que l’on remarque la construction précise de chaque image, la place des corps dans la pénombre sur le canot en mouvement, le spectacle sombre bien avant l’arrivée des avions…

Hadrien Volle

Le Radeau de la méduse, de Georg Kaiser avec les élèves du Théâtre National de Strasbourg, Youssouf Abi-Ayad, Éléonore Auzou-Connes, Clément Barthelet, Romain Darrieu, Rémi Fortin, Johanna Hess, Emma Liégeois, Thalia Otmanetelba, Romain Pageard, Maud Pougeoise, Blanche Ripoche, Adrien Serre et en alternance Blaise Desailly, Gaspard Martin-Laprade (photo RDL)
> Festival d’Avignon, Gymnase du Lycée Saint-Joseph, rue des Teinturiers, Avignon, 04 90 14 14 14, jusqu’au 19 juillet.
> Tournée : du 1er au 11 juin 2017 au Théâtre National de Strasbourg, du 15 au 30 juin 2017 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe de Paris.