Des mots pour se dire : La voix des femmes - Avignon Off - (17/07/16)

C’est un travail de femmes. De beaucoup de femmes. Ecrit, mis en scène et joué par des femmes. Des mots recueillis au cours d’ateliers d’écriture, à Alger et à Besançon, qu’une soixantaine de femmes sont venues fréquenter pour parler de leur relation à l’homme, témoigner de leur condition d’épouse dans leur culture et religion respectives. Un travail de terrain. Des femmes qui s’affirment face aux hommes, doucement mais surement. Elles disent qu’une femme n’est pas à la disposition d’un mari, qu’une femme n’est pas qu’une personne fragile, parlent de la virilité des hommes. Se nomment : « Moi, unetelle », « moi, unetelle »… Les mots s’envolent et volent hauts, portés par trois comédiennes et une musicienne chanteuse. Espiègles, rigolotes, jolies, facétieuses, elles chantent ensemble, s’amusent, dansent et vont toujours à l’essentiel. Prenant possession de l’espace comme on conquiert le cœur d’un homme, avec prudence et délicatesse, elles n’hésiteront pas à mettre les pieds dans le plat : avortement, violence conjugale, suicide, colorant de rouge sombre leur propos. En affirmant leur liberté, Valentine Alaqui, May Bouhada et Lila Redouane, toutes trois bien différentes, sont aussi les porte-paroles de celles qui ne rentrent pas dans le moule. Clotilde Moulin les accompagne avec sa harpe et son chant, sous la direction de Marilyn Pape qui a initié ce fort joli projet et le met en scène. Une forme de poétique qui peut faire sourire parfois et pleurer surement. Car elles parlent de l’amour, tout simplement. Et ça, c’est pas mal !
 
François Varlin

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