La Tête des porcs contre l’enclos : Echo-régraphie - Avignon Off - (14/07/16)

Qui n’a jamais essayé de descendre au fond de lui-même, pour écouter son corps vivre, analyser ses sensations ? Ce que la compagnie In Vitro appelle judicieusement une « archéologie de l’intime ». Le plateau est recouvert d’une surface d’un blanc clinique, qui s’achève en un écran géant. C’est ici que va se vivre cette chorégraphie de l’intériorité.  Marine Mane parle doucement, chuchote presque ses ressentis, s’introspecte, s’écoute de l’intérieur dans cette courte pièce chorégraphique. Elle ne trie pas ce qu’elle perçoit : beau, laid, bon ou mauvais… Ce n’est pas le propos : c’est comme ça. C’est ce corps-là, avec cette histoire-là, qui vient à nous. Qui vient à elle. La voix nous partage des sensations, des perceptions, des doutes tandis qu’un danseur acrobate renouvelle maintes fois le même geste, comme le ferait une fonction vitale de notre organisme. Une forme de poésie, au lyrisme incertain de ce travail sur soi. Dans son coin, un plasticien en nous tournant le dos le plus clair du temps s’essaye à dessiner sur son corps ou à créer des images retransmises en grand. Le lien des mots, de la chorégraphie et des visuels n’est pas, avouons-le, patent. Un peu comme une échographie qui s’imposerait à nous avec son son, son image à l’écran et son commentaire. Ne pas chercher de sens, regarder, être curieux, et tout ira bien. 

François Varlin

La Tête des porcs contre l’enclos, de Marine Mane. Avec : Vincent Fortemps, Marine Mane, Lucien Reynes, Christophe Ruetsch (photo C.Ablain)
Avignon, la Caserne des pompiers, 04 90 25 74 30, 20h30, jusqu’au 26 juillet
www.alsacechampagneardennelorraine.eu