Critique - Jacob Jacob : L’amour palpable - Avignon Off - (13/07/19) 

Le gouvernement de Vichy avait décidé de ne plus les instruire. Ces enfants juifs d’Algérie ont tout de même été débarqués en Provence pour se battre contre l’occupant Allemand. Jacob est un de ceux-là. Un enfant chéri qui porte en lui toutes les qualités, les promesses d’avenir, et fait l’admiration de tous. 19 ans, c’est jeune pour mourir à la guerre pour une patrie qui vous a refusé jusqu’à votre éducation. La pièce de Valérie Zenatti est magnifique. Pleine de ferveur, d’amour et d’émotion. Rédigée à la troisième personne, les personnages se racontent eux-mêmes procurant au propos une distance littéraire idéale. Deux personnages principaux : Jacob, jeune intégré du contingent embarqué pour le débarquement, et sa mère qui part à sa recherche le cœur rempli d’inquiétude, les bras chargés de victuailles. Une mère juive avec ses excès d’amour et de passions, sa simplicité, sa bonté palpable que Christiane Cohendy interprète magistralement. La comédienne module sa voix du plus grave au plus léger, s’enflamme, s'attendrit, nous laisse admiratif devant le personnage vrai et pétri d’humanité qu’elle propose. Florian Choquart est le jeune fils, rempli d’une grâce juvénile et d’une naïveté vite confondue par la réalité. Son jeu est franc, juste, précis. Une œuvre grave,  si poignante et généreuse qui prend au cœur. A ne surtout pas rater. 

François Varlin

Jacob Jacob
De Valérie Zenatti, adaptation et mise en scène Dyssia Loubatière
Avec Florian Choquart, Christiane Cohendy, Jeanne Disson et  la voix de Martin Verhoeven. Collaboration artistique Didier Bezace
Théâtre du Petit Louvre, 23 Rue Saint-Agricol, 84000 Avignon, 04 32 76 02 79
du 5 au 28 juillet, relâches les mercredis.


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