Critique IN - Solitaire : Purgatoire sous pression
 

Après avoir présenté sa belle version de 20 novembre, c’est en experte que Sofia Adrian Jupither revient à Lars Norén pour s’emparer de son tout dernier texte, Solitaire. Dans la veine de Poussière, cette œuvre a des relents crépusculaires, ouvrant les portes d’un purgatoire qui, sans dire son nom, condamne les individus à accepter leur propre mort.
 
Englués dans une grappe qui les empêche de se mouvoir, ces femmes et ces hommes, comme autant de figures - le médecin tout puissant, la mère réfugiée, le harceleur patenté… - représentent un condensé de notre société. Entre trivialité et omniscience, ils patientent, sans vraiment chercher ni à comprendre, ni à s’enfuir, trop enfermés dans leur médiocrité, dans les petits problèmes de leur petite vie révolue.
 
Et qu’il est beau ce texte, ciselé, dans ses méandres et ses contours, finement aiguisés par la mise en scène au cordeau de Sofia Adrian Jupither. Par un jeu de lumières subtil, elle les dote d’un visage ou les transforme en ombre, les fait apparaître pour mieux les faire disparaître. Entre groupe et individualités, les comédiens sont tous remarquables dans cette ambivalence dont ils parviennent à tirer profit, et qui les conduit, bon gré mal gré, à la lisière de l’humanité.
 
Vincent Bouquet
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Solitaire, de Lars Norén, mise en scène Sofia Adrian Jupither, Festival d’Avignon, Chartreuse de Villeneuve Lez Avignon, 58 rue de la République, 30400 Villeneuve Lez Avignon, 04 90 14 14 14,  du 15 au 23/07

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