Critique In - One’s own room Inside Kabul - Une chambre à soi

On est invités à se déchausser et se délester de ses affaires, à l’entrée du salon. Là, on s’assoit aux côtés d’un petit groupe (une trentaine de personnes) sur des coussins rouges, de part et d’autre d’une table basse qui accueille des plats et objets de poteries traditionnels. Sur chaque mur, comme à travers des fenêtres, des images de Kaboul. Des pigeons prennent leur envol, le ciel est traversé d’éclats, on célèbre la fête nationale, la nuit tombe. Instantanés d’une vie qui n’a rien de normal dans un pays où les femmes sont consignées à domicile et ont vu toutes leurs libertés réduites à néant. "En 21 ans de vie, je n’ai jamais connu la paix", clame celle qui témoigne. On ne la verra jamais, on l’entendra seulement livrer son quotidien. Ses livres d’histoire et de sciences naturelles, qui la passionnaient, sont devenus inutiles, l’école lui est interdite. Sa vie en voile intégral se résume à nettoyer, cuisiner, rêver d’un avenir meilleur peut-être. Dans le huis-clos de cette pièce, on imagine son enfermement, sa fragilité, une anxiété de chaque instant. Des sons, des images, une atmosphère, un cri puissant mais désincarné. Cette performance immersive est directement adaptée des podcasts originaux de France Inter "Inside Kaboul" et "Outside Kaboul" de Caroline Gillet. Mais l’expérience collective n’apporte pas forcément de valeur ajoutée à l’écoute individuelle.

Nedjma Van Egmond


Dans le IN
One’s own room Inside Kabul, 
texte et son Raha, mise en scène Caroline Gillet et Kubra Khademi
Jusqu’au 22 juillet, Cloître Saint-Louis



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