Critique Off - L’ouvrir - A la découverte de soi

Elles sont trois personnes au plateau. Pauline Legoëdec est la narratrice, secondée par Morgan.e Janoir, double en miroir, écho, précieux partenaire de jeu. A leurs côtés, la musicienne Valentine Gérinière. Clavier et flûte traversière, elle rythme le récit, entre nappes électro et douces mélodies. Bienvenue dans la vie d’Alex, jeune étudiante, flanquée d’un petit ami, d’un petit appartement (10 mètres carré avec vue sur le ciel !) et de nombreux doutes. "Depuis que le féminisme est de retour", elle raconte un débat agité autour de sa "cacophonie d’intérieur", entre mécontentement et "amour de chéri". Elle remonte le fil de son histoire, elle qui, enfant, rêvait d’avoir les cheveux courts et attendait d’être adulte pour se l’autoriser. Elle qui idolâtrait Jean Gabin et sa « masculinité puissante », aimait se déguiser en lui. Alex, passionnée par les podcasts sur les basculements et les chemins de vie, bascule à son tour. A la faveur d’une soirée dans un bar voisin d’un bar lesbien, elle se découvre lesbienne. Se coupe enfin les cheveux, épouse la cause, la vie, la communauté de ces filles "courageuses, belles, douces, féroces". Sérieux mais parsemé de nombreuses touches d’humour, L’ouvrir est le récit délicat, apaisé, d’une découverte de soi. D’un chemin d’ombre vers la lumière, que la multitude de loupiotes disposées dans des globes de verre ou sur un chemin au plateau symbolisent. Et Morgan.e Janoir de conclure : "Les chiens aboient et le mini-van passe".

Nedjma Van Egmond


Dans le OFF
L’ouvrir, texte et mise en scène Morgan.e Janoir, avec Pauline Legoëdec, Valentine Gérinière, Morgan.e Janoir. Au 11 Avignon, à 11h45 jusqu’au 24 juillet
Le 29 septembre au festival Mascarade à Nogent l’Artaud