Critique In - Radio Live : Vivantes - La vie envers et contre tout


Comme ce spectacle porte bien son nom ! "Vivantes". Quand le public se lève comme un seul homme, pour faire un triomphe aux femmes qui se tiennent devant lui, c’est bien la vie qu’il applaudit et ces combattantes, résistantes de chaque instant, résilientes, revenues de tant de drames pour célébrer la vie, envers et contre tout. Un plateau de femmes, donc : Oksana Leuta, Hala Rajab, Ines Tanović. La première est Ukrainienne, comédienne, enseignante et fixeuse pour les médias internationaux. La seconde est Syrienne, cinéaste et actrice. La troisième est historienne de l’art et activiste. Au fil d’une création, d’un dialogue au long cours, Aurélie Charon, productrice de radio les a écoutées se confier, a remonté le fil de leur vie douloureuse, a rencontré leurs proches, sœurs ou mères. Pour explorer leur jeunesse, leur vie intime, mais aussi leur vie en temps de guerre… et leur vie après. La pièce mêle images d’archives et entretiens en direct.
"La guerre ne s’arrête pas quand on dit que la guerre s’arrête" clame Ines, qui porte, dans sa chair même les stigmates du conflit en ex-Yougoslavie : plus de cinquante éclats d’obus.
Radio Live est d’abord né d’une émission de radio consacrée aux jeunesses du monde, avant de devenir un spectacle, faisant de ses témoins des intervenants au plateau. Toute une vie se déroule sous nos yeux. Photos de famille, lettres échangées en temps de guerre, cassettes audio qui rappellent les hymnes de l’adolescence, générique de feuilleton populaire. "Les enfants sont des êtres difficiles et exigeants. Ils ont de la mémoire. C’est rare qu’ils laissent passer quand un de leurs aînés a été méprisé, quand le monde s’est mal comporté et qu’il y a des injustices. Il faut se méfier de la revanche des enfants", déroule un texte projeté sur grand écran. Ces enfants devenus adultes ne pardonnent pas, n’oublient pas, mais vivent avec. Oksana n’enseignera plus jamais, impossible de continuer à parler de Dostoïevski et Tolstoï à des élèves quand sa terre a été dévastée par les Russes. Ines a, entre autres combats, ouvert un lieu d’accueil des migrants et réfugiés. Elle interroge le public : "Resterez-vous silencieux ou parlerez-vous ?" Hala s’est reconstruite en France après la mort de son père, opposant au régime syrien, qui lui avait dit "Partez loin et fermez bien la porte derrière lui". Beaucoup de peines, de souffrances traversent ces bouleversants récits de vie. De l’émotion, et une joie infinie aussi. Dans la musique notamment, dans les mots et les notes partagées d’une chanson apprise ensemble. On se souviendra longtemps de l’image de ces trois femmes qui dansent sur l’écran, grand sourire. Derrière elle, les lettres scintillantes du mot "Sarajevo".
"La guerre ne s’arrête pas quand on dit que la guerre s’arrête" clame Ines, qui porte, dans sa chair même les stigmates du conflit en ex-Yougoslavie : plus de cinquante éclats d’obus.
Radio Live est d’abord né d’une émission de radio consacrée aux jeunesses du monde, avant de devenir un spectacle, faisant de ses témoins des intervenants au plateau. Toute une vie se déroule sous nos yeux. Photos de famille, lettres échangées en temps de guerre, cassettes audio qui rappellent les hymnes de l’adolescence, générique de feuilleton populaire. "Les enfants sont des êtres difficiles et exigeants. Ils ont de la mémoire. C’est rare qu’ils laissent passer quand un de leurs aînés a été méprisé, quand le monde s’est mal comporté et qu’il y a des injustices. Il faut se méfier de la revanche des enfants", déroule un texte projeté sur grand écran. Ces enfants devenus adultes ne pardonnent pas, n’oublient pas, mais vivent avec. Oksana n’enseignera plus jamais, impossible de continuer à parler de Dostoïevski et Tolstoï à des élèves quand sa terre a été dévastée par les Russes. Ines a, entre autres combats, ouvert un lieu d’accueil des migrants et réfugiés. Elle interroge le public : "Resterez-vous silencieux ou parlerez-vous ?" Hala s’est reconstruite en France après la mort de son père, opposant au régime syrien, qui lui avait dit "Partez loin et fermez bien la porte derrière lui". Beaucoup de peines, de souffrances traversent ces bouleversants récits de vie. De l’émotion, et une joie infinie aussi. Dans la musique notamment, dans les mots et les notes partagées d’une chanson apprise ensemble. On se souviendra longtemps de l’image de ces trois femmes qui dansent sur l’écran, grand sourire. Derrière elle, les lettres scintillantes du mot "Sarajevo".
Nedjma Van Egmond
Dans le IN
Radio Live. Projet d’Aurélie Charon.
Chapitre 1 Vivantes. Le 19 juillet, 17h, Théâtre Benoît XII.
Avec Oksana Leuta, Hala Rajab, Ines Tanović
Chapitre 2 Nos vies à venir avec Amir Hassan, Rayane Jawhary, Hala Rajab. Les 15 et 20 juillet à 17h.
Chapitre 3 Réuni.es. Avec Karam Al Kafri, Sihame El Mesbahi, Yannick Kamanzi les 16 et 21 juillet
Radio Live. Projet d’Aurélie Charon.
Chapitre 1 Vivantes. Le 19 juillet, 17h, Théâtre Benoît XII.
Avec Oksana Leuta, Hala Rajab, Ines Tanović
Chapitre 2 Nos vies à venir avec Amir Hassan, Rayane Jawhary, Hala Rajab. Les 15 et 20 juillet à 17h.
Chapitre 3 Réuni.es. Avec Karam Al Kafri, Sihame El Mesbahi, Yannick Kamanzi les 16 et 21 juillet