Critique - Marie des Poules :  amours ancillaires - Avignon Off - (21/07/19) 

Marie de Poules ! Un drôle de nom… Plutôt un surnom, celui d’une fille de ferme entrée au service de la cuisine de George Sand. La formidable pièce de Gérard Savoisien nous passionne autour du destin de cette fille simple devenue comédienne-interprète des œuvres de la femme de lettres le jour, et maitresse de son fils, Maurice, la nuit. Sur la scène, la belle demeure Nohant est de la taille d’une maison de poupée. Ses façades s’ouvrent pour nous en montrer les intérieurs comme un petit diorama. Et devant, la présence enveloppante de la merveilleuse Béatrice Agenin, interprétant tour à tour Marie des Poules et George Sand. La comédienne passe ainsi de la voix la plus naïve frappée du pur accent berrichon de la servante, à celle autoritaire et distinguée de sa maitresse. A ce jeu dynamique et à cette présence forte répond l’élégant et altier Arnaud Denis qui signe la mise en scène aboutie de cette œuvre passionnante. Il toise, domine, aime cette fille de la campagne que sa mère a instruit. Sous des éclairages aux couleurs de soleil, la pièce dépeint la violence du sacrifice des sentiments aux conventions sociales de l’époque. Anecdotique mais documenté, mesuré mais soutenu, le spectacle est une réussite. 

François Varlin

Marie des Poules, gouvernante chez George Sand, de Gérard Savoisien. Mise en scène : Arnaud Denis. Avec : Béatrice Agenin, Arnaud Denis (photo Fabienne Rappeneau)
Théâtre Buffon, 1 Rue Séverine, 84000 Avignon, 04 90 27 36 89
jusqu’au 28 juillet à 18h. Relâche les 17 et 24 juillet.