Critique - Pelléas et Mélisande : pas de place pour l'amour - Avignon In - (06/07/19) 

A l’occasion d’une chasse, le prince Golaud découvre une jeune fille en larmes, Mélisande. Il l’épouse et la ramène au palais où elle tombe amoureuse de son petit frère, Pelléas. A travers cette histoire d’amour impossible qui se joue au Moyen-Âge, Julie Duclos met en exergue dans une imposante scénographie les points communs avec notre époque : une société matérielle en perte de vitesse, des êtres qui souffrent de la solitude au milieu des autres et le sentiment qu’on n’échappe pas à son destin. Les scènes intérieures d’ennui et de violence se jouant dans le palais alternent avec les scènes d’extérieur filmées, comme si la liberté et la poésie n’existaient pas vraiment. C’est d’ailleurs là où le spectacle perd en crédibilité, les acteurs jouant de façon trop scolaire pour emporter les spectateurs dans le charme de leurs personnages. On ne croit pas vraiment non plus à la prestance d’un Golaud habillé en chemise hawaïenne… Dommage que ces petits détails desservent un spectacle intelligemment pensé dans sa mise en scène…

Hélène Chevrier

Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck, mise en scène Julie Duclos,
La FabricA, 11 rue Paul Achard Avignon, 04 90 14 14 14
du 5 au 10/07


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