Critique - Le présent qui déborde, Notre Odyssée II : les vrais Ulysses - Avignon Off - (10/07/19) 

Pour ce second opus autour de l’Odyssée, après Ithaque, la metteuse en scène Christiane Jatahy est allée à la rencontre d’exilés de notre époque, en Palestine, en Afrique du Sud, en Grèce, au Liban ou au Congo, qui comme Ulysse n’ont pas pu rentrer chez eux dans leur famille, des gens qui ont vécu de vraies odyssées. Pour cela, elle a choisi le format d’un documentaire, projeté durant tout le temps de la représentation sur un écran géant. Notre Odyssée, c’est donc un film. Mais pas seulement. Puisqu’une dizaine d’acteurs chanteurs répondent aux protagonistes du film par des interventions issues du public, parlées, chantées, dansées. Et l’écho de la salle rend le film d’autant plus vivant et ces tranches de vie d’autant plus réelles, Christiane Jatahy expliquant en préambule du spectacle que le cinéma, c’est le passé et le théâtre le présent elle-même témoignant sur le plateau de sa propre histoire au Brésil… On ne peut que compatir à ses destins brisés, ces vies constituées par le manque. Mais et c’est là que le spectacle trouve son écueil, elle a voulu aller plus loin, embrasser le retour aux origines en plus de la question de l’exil. Le propos se dissout alors dans des considérations politiques qui atténuent les épreuves intimes rapportées avec beaucoup de poésie et de délicatesse durant tout le spectacle.

Hélène Chevrier

Le Présent qui déborde, Notre odyssée II, mise en scène et dramaturgie Christiane Jatahy. 
Gymnase du lycée Aubanel, 14 Rue Palapharnerie 84000 Avignon, 04 90 14 14 14
jusqu’au 11 juillet à 18 h, le 12/07 à 15 h


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