Critique OFF - A table chez nous on ne parlait pas : jeunesse sacrifiée
 

Il a vingt ans, les rêves, les engouements, les espoirs qui vont avec. Etudiant en droit, il est féru de romans d’aventure, aime aller au cinéma à Poitiers, a le cœur qui palpite en secret pour une jeune femme, se régale des poires Belle Hélène mitonnées par maman. Arraché au cocon familial pour rallier le Service du travail obligatoire en Allemagne, il devient une machine. Se lever, travailler, pause déjeuner, retravailler, essayer, le soir de ne pas penser. Il en reviendra deux ans plus tard, évidemment abîmé, et plus le même…
Une table recouverte d’une toile cirée, les voix de Dalida puis de Leonard Cohen qui disent l’insouciance d’abord, la mélancolie ensuite. La complice Lisa Pajon, précieux regard sur le spectacle et partenaire de jeu offre une respiration singulière et onirique dans l’espace mental du personnage.  Avec une infinie délicatesse, Hédi Tillette de Clermont Tonnerre se glisse dans le costume de ce héros tristement ordinaire qui, comme tant d’autres a été sacrifié. Il dit les ravages de la guerre, de l’obéissance et la vie qui peine à revenir et l’intranquillité qui sera désormais sienne. Une petite histoire engloutie par la grande.
 

Nedjma Van Egmond

A table chez nous on ne parlait pas, texte, mise en scène jeu Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre. Théâtre des Halles, Conservatoire, 1-3 rue du Gal Leclerc, du 10 au 26 juillet à 11h30. Dès 14 ans.

 

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