Critique IN - Flesh : au corps-à-corps
 

C’est à une tétralogie singulière que Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola nous convient à l’occasion de ce 76e Festival d’Avignon. Au cœur du gymnase du lycée Mistral, l’iconoclaste tandem propose un ensemble de variations, comme autant de scènes de vie, autour du corps, ou plutôt de la chair, regroupées sous le titre Flesh.
 
Avec un côté Rocky Horror Picture Show, les deux Belges redonnent à la physicalité toute sa place et son importance. De la chambre d’un hôpital à un salon bourgeois, d’une entreprise de réalité virtuelle à un bistrot dont la tenancière est récemment décédée, ils réinterrogent, sans un mot – ou presque – notre rapport au corps sous toutes ses formes – trituré par la chirurgie esthétique, réduit en cendres, en fin de vie ou dématérialisé.
 
En combinant le tragique des situations et le comique, grinçant, des gestes, porté avec brio par un beau quatuor de comédiens, ils remettent en perspective, avec un humour décapant, une simplicité désarmante et sans avoir l’air d’y toucher, la valeur de l’enveloppe corporelle, son rôle et sa façon de provoquer, chez les individus, un sentiment d’attraction-répulsion. Et accouchent d’un objet théâtral plus profond qu’il n’y parait.
 
Vincent Bouquet

Flesh, de Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola, du 18 au 25/07, Festival d’Avignon, Gymnase du Lycée Mistral, 20 boulevard Raspail, 84000 Avignon, 04 90 14 14 14


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