Dossier : La DYSTOPIE au théâtre - (01/05/23)

En 1949, le roman 1984 de George Orwell fait l’effet d’une bombe dans la littérature, où il intronise la dystopie. Il sera suivi par d’autres grands classiques comme Fahrenheit 451 ou Soleil vert. Au cinéma, dès 1927 Fritz Lang tourne Métropolis mais le genre va surtout prospérer à partir des années 70. Le théâtre, beaucoup plus ancré dans le réel et le présent peine en revanche à s’y risquer. Mais les événements du 11 septembre et de la pandémie liée au Covid précipitent les choses. Les artistes, bassinés par une société qui leur martèle de préparer le monde d’après, et se prosterne devant une réalité éminemment romanesque, reprennent les choses en main. Le théâtre s’empare alors de l’anticipation, et puise dans nos excès et nos ratés les contours d’un avenir déplorable. Les fables s’accumulent comme autant d’expérimentations vivantes de ce qui nous menace et révèlent la fragilité de notre civilisation : dans La Dernière nuit du monde, on supprime le sommeil et on voit ce qui se passe. Dans Pour quoi faire, on retire du temps là où il n’y en a déjà plus et on observe. Dans Le Village des sourds, on s’en prend aux mots… Dans Même si le monde meurt, on annonce la fin du monde, dans Mer Plastique, on étouffe les humains sous les déchets plastique… Pour le philosophe Vincent Cespedes, le théâtre se révèle un outil artistique prodigieux pour anticiper le monde d’après. Grâce à la variable de la mise en scène, cet art vivant échappe à la péremption et constitue le meilleur lanceur d’alertes contre toute dystopie réelle. 

>> Lire le dossier complet dans Théâtral magazine n°99

Avec les interviews de Jean Boillot, Vincent Cespedes, Léonore Confino, Laëtitia Guédon, 
Fabrice Murgia, Tidiani N’Diaye, Maïa Sandoz et Paul Moulin, Julia Vidit


Hélène Chevrier

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