critique - Joueurs, Mao II, Les Noms : Le terrorisme, côté intime - Avignon In - (08/07/18)

Julien Gosselin aime les monstres littéraires. Après Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq et 2666 de Roberto Bolaño, il prouve avec Joueurs, Mao II, Les Noms qu’il sait les dompter avec une maestria rare et s’offrir, par là même, une place dans le saint des saints du théâtre européen. De New-York à Beyrouth, des années 1970 aux années 1990, ce triptyque long d’une dizaine d’heures orchestre une plongée dans les contreforts intimes du terrorisme, vu, pour les personnes qui s’en rapprochent, comme le relais existentiel d’une vie devenue trop fade.
Omniprésente, dopée par la musique électro-live de Rémi Alexandre, Guillaume Bachelé et Maxence Vandevelde, la création vidéo de Jérémie Bernaert et Pierre Martin génère un tourbillon visuel qui sait se renouveler au fur et à mesure qu’il se crée et embarque dans des esthétiques léchées aux accents godardiens. Sous-tendue par l’espace scénique aussi précis que modulable d’Hubert Colas - véritable atout scénographique de Julien Gosselin - la performance des comédiens de la compagnie Si vous pouviez lécher mon cœur étonne par sa précision et son aisance, aussi renversants sous l’œil aiguisé d’une caméra que livrés à eux-mêmes au centre d’un plateau nu.

Vincent Bouquet

Joueurs, Mao II, Les Noms
De Don DeLillo, mise en scène Julien Gosselin
La FabricA, Festival d’Avignon, 04 90 14 14 14 
Du 7 au 13 juillet


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