Critique Off - Brasser de l’air et s’envoler - On a tous quelque chose en nous d’Icare

Dans son spectacle Brasser de l’air et s’envoler, l’humoriste Xavier Guelfi se lance le pari audacieux de changer le monde, rien que ça ! Sur le papier, l’intention fait mouche : qui ne souhaiterait pas oeuvrer à la construction d’une humanité meilleure, portée par l’amour et l’optimisme ? Mais la réalité scénique rattrape vite l’utopie. L’artiste ne brasse pas simplement de l’air : il multiplie les styles, saute d’une anecdote à l’autre, explore les thèmes les plus divers sans jamais vraiment s’arrêter. Du récit intime à la chronique sociale, de la pirouette absurde à la fable philosophique, il effleure tout, sans qu’aucun trait ne s’imprime durablement dans l’esprit du spectateur. On sent une envie sincère de bien faire, un engagement réel dans chaque interstice du texte, mais l’ensemble demeure brouillon, voire décousu. En résumé, Brasser de l’air et s’envoler promet beaucoup, tente énormément parfois avec grâce, mais se heurte aux limites de sa propre ambition. Si l’humour y est parfois salvateur, il s’égare trop souvent dans des directions contradictoires. Reste une générosité et une foi dans l’humanité, touchantes, mais qui mériteraient un écrin artistique plus maîtrisé pour vraiment convaincre.