Critique In - Le Soulier de satin - Huit heures pour l’éternité

Ce fut l’événement cette saison à la Comédie-Française : Eric Ruf, l’administrateur général de la maison, a créé Le Soulier de satin de Claudel dans une version réduite à un peu plus de huit heures (entractes comprises). Huit heures de parfaite osmose entre les comédiens et le public. Huit heures d’une ambiance telle qu’on resterait bien huit heures de plus avec eux. Et pourtant, la pièce raconte une histoire d’amour impossible au temps des Conquistadors entre Doña Prouhèze la femme d’un gouverneur de l’ancien monde et Don Rodrigue un jeune capitaine parti conquérir le nouveau sur les traces de Christophe Colomb.
Aucun décor, juste un mât, des filins et un interminable ponton qui traverse le public et puis des costumes sublimes de Christian Lacroix composent les ingrédients de cet extraordinaire spectacle qui nous emmène pendant presque quatre décennies sur plusieurs
continents. Tout le théâtre est contenu dedans : la tragédie, le burlesque, l’épique, l’absurde, la folie, les larmes, la
beauté, la révolte, le théâtre dans le théâtre… Les acteurs qui semblent plus qu’heureux de jouer nous servent un festin d’émotions qu’on n’oubliera jamais.

Hélène Chevrier


Dans le IN
Le Soulier de satin, de Paul Claudel, mise en scène Éric Ruf, avec Marina Hands, Baptiste Chabauty, Christophe Montenez, Didier Sandre...Cour d'honneur du Palais des papes, Avignon, du 19 au 25/07, à 22h


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