IN : I am, Les raisons de la colère ? - (20/07/14)

Accueil mitigé, dans la Cour d’honneur du Palais des papes, pour cette première de la performance proposée par Lemi Ponifasio, I am. Une commémoration pour le centenaire de la Première Guerre Mondiale en forme de colère adressée au Ciel. A Dieu ? En tous cas un puissant reproche aux hommes et à l’humanité toute entière. Si I am est une voix grammaticale conjuguée pour s’affirmer, se faire reconnaitre, ce sont aussi les mots de la révélation divine, "Je suis". La pièce chorégraphiée est donc une affirmation de tout être face à la violence, un mode d’expression réunissant symboliquement des artistes professionnels de la compagnie de Lemi Ponifasio et des habitants d’Avignon. De lentes marches d’individus courbés, des hommes en lutte, des femmes dansant en chantant, ou une puissante gueulante en maori… Pourquoi pas. Un homme marchant à quatre pattes, une femme chauve vociférant et se faisant cracher du sang à la figure par tous les protagonistes, un homme nu couché en croix que l’on bombarde d’œufs, un autre que l’on douche au jet d’eau… Voilà qui est moins évident. Au-delà de l’esthétique discutable de ces images gratuites, et que l’on ne peut évidement qu’accueillir, la cérémonie commémorative proposée n’est guère intelligible, si ce n’est une Marseillaise jouée à grand fracas en ouverture. Peut-être n’ai-je rien compris ? C’est vrai, mais je ne suis pas le seul. On se hasarde à trouver du signifiant dans le signifié en compulsant le programme, en forme d’appel au secours. Las. Si l’objectif était de faire s’interroger le public, la soirée est une réussite.

François Varlin

Avignon, Cour d’honneur du Palais des papes. 
Jusqu’au 23 juillet. 22h