Critique Off - Prix no’bell : portrait d'une belle âme.
 

Elisabeth Bouchaud, physicienne, autrice dramatique et directrice du théâtre de la Reine Blanche à Paris et à Avignon consacre une série de pièces aux femmes oubliées de la science. Ce qui fut le cas de Jocelyn Bell. En 1968, alors jeune physicienne, elle fait sa thèse d’astrophysique à Cambridge auprès du professeur Anthony Hewish, et capte par hasard un signal extra-terrestre. Convaincue de son importance, elle veille jour et nuit pour comprendre de quoi il s’agit et finit par mettre à jour l’existence des pulsars. Découverte qui sera attribuée à Hewish et pour laquelle il obtiendra le prix Nobel de physique en 1974 sans mention aucune pour Jocelyn. Celle-ci n’en gardera aucune rancœur, et poursuivra une brillante carrière d’astrophysicienne, reconnue par ses pairs et multi primée. Elle redistribuera d’ailleurs les sommes de ses multiples prix au profit des jeunes chercheurs et chercheuses défavorisés. Elisabeth Bouchaud l’a rencontrée en personne pour écrire ce texte très sensible, qui met en parallèle le combat de Jocelyn Bell pour s’imposer et celui d’une de ses amies étudiante en théologie, un autre domaine réservé aux hommes. La pièce brosse surtout le portrait d’une belle et grande âme qu’incarne avec beaucoup d’intensité Clémentine Lebocey.