Critique Off - La sœur de Jésus-Christ - Conte éblouissant

Mais qui est-elle, cette jeune fille furieuse qui dévale son petit village du sud de l’Italie, pistolet Smith & Wesson 9mm à la main ? Où va-t-elle ? Vers quelle vengeance ? Si Maria a été rebaptisée "la sœur de Jésus-Christ", c’est parce que son frère, beau comme le jour, lui ressemble. Et si elle est armée, c’est pour obtenir justice, et réparer l’offense faite par Angelo.
A la suite de Maria, toute une cohorte de villageois, du président des chasseurs aux motards en passant par la copine envieuse. Tout le monde a son avis sur la jeune femme, entre jalousie et mépris, admiration et incompréhension. Cette foule bruyante et désordonnée sera incarnée par un seul homme, l’acteur Félix Vannoorenberghe, talent éblouissant. Silhouette fine et longiligne, débit martelé, verbe clair, il se métamorphose à l’envi, en changeant seulement d’accessoire. Il pioche une dizaine de costumes dans un portant sur la scène et les enfile, ou les tient à bout de bras pour changer de rôle. Ici un perfecto mauve, là une longue robe rouge ou encore un blouson de cuir. Rythmé par une multiinstrumentiste, ce conteur hors pair fait ainsi naître sous nos yeux, dans un long souffle, une époustouflante galerie de personnages. C’est une tragédie épique autant qu’un western contemporain qui captive du début à la fin. Au baisser de rideau, devant l’accueil triomphal que lui fait le public chaque jour, il saisit un maillot de foot, le retourne. Il porte les lettres G.LINI. Hommage au metteur en scène de ce prodigieux spectacle, Georges Lini disparu quelques jours seulement avant la création avignonnaise…

Nedjma Van Egmond


Dans le OFF
La sœur de Jésus-Christ
, d’Oscar De Summa, traduction Federica Martucci, mise en scène Georges Lini, avec Felix Vannoorenberghe et Florence Sauveur. Théâtre des Doms, 16h jusqu’au 26 juillet



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