Critique Off - LA PEUR : à double sens

Elodie Menant connaît bien Stefan Zweig : à 19 ans en 2011, elle adapte son roman La Pitié dangereuse que Stéphane Olivié-Bisson monte à Avignon. Elle joue dedans et rafle le prix de la révélation féminine du Off. Trois ans plus tard, elle adapte, met en scène et joue (en alternance avec Hélène Degy) La Peur, une nouvelle écrite par Zweig en 1920. C’est ce spectacle qui est repris cette année au Festival à la Scala-Provence. L’intrigue montre une femme adultère suivie par un maître chanteur qui menace son couple. Sa transposition dans les années 50 amplifie le contexte de peur : femme au foyer, Irène est dépendante de son mari Kurt et redoute plus que tout qu’il ne lui pardonne pas de l’avoir trompé. Plus elle s’enfonce dans le mensonge, plus son espace rétrécit, plus l’entourage semble inquiétant. La nouvelle est écrite comme une partition, la transposition sur scène en respecte le rythme et les comédiens jouent avec une conviction remarquable : c’est totalement maîtrisé et cela rappelle aussi qu’il n’y a pas si longtemps les femmes étaient officiellement sous domination masculine. En ce sens, ce titre de peur résonne de plusieurs façons.
 
Hélène Chevrier
 
La Peur, de Stefan Zweig, adaptation et mise en scène Elodie Menant, avec Hélène Degy, Aliocha Itovitch, Ophélie Marsaud, Elodie Menant
La Scala Provence, 3 rue Pourquery de Boisserin 84000 Avignon, 04 65 00 00 90, à 19h30, sauf le 11, 17 et 24/07)



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