critique - Arctique : Thriller réchauffé - Avignon In - (20/07/18)

Après le succès de Tristesses, le nouveau spectacle d’Anne-Cécile Vandalem était logiquement très attendu. Arctique reprend les recettes qui avaient fait la fortune de son aîné, celles d’un thriller nordique orchestré en huis clos et agrémenté, cette fois, d’un soupçon d’anticipation. Le microcosme insulaire cède sa place à un ancien paquebot de croisière à la dérive où sept personnages, liés à l’accident qui l’avait transformé, dix ans plus tôt, en vaisseau fantôme, se retrouvent piégés, contraints à livrer au compte-gouttes leurs secrets les mieux gardés.
Emmenée par une troupe de solides comédiens, l’intrigue est limpide, efficace, mais elle ne parvient pas à renouer avec la puissance de Tristesses. Ralenti par un humour qu’on l’on a connu plus grinçant, son déroulé strictement narratif obère sa dimension politique et les questions liées au réchauffement climatique ou aux déplacements de populations Inuits sont reléguées au second plan. Habilement enchevêtrés dans son précédent spectacle, se nourrissant l’un l’autre, le cinéma et le théâtre, dans un mélange aussi maîtrisé soit-il, semblent ici s’entre-dévorer, et transforment cette pièce en une production plaisante, sans être glaçante.

Vincent Bouquet

Arctique
Texte et mise en scène Anne-Cécile Vandalem
La FabricA, Festival d’Avignon, 04 90 14 14 14
du 18 au 24 juillet