Critique In. Liebestod l’odeur du sang ne me quitte pas des yeux : la croisade d’Angelica Liddell - (10/07/21)

Depuis qu’elle a marqué les esprits à Avignon en 2010 avec La Casa de la fuerza, Angelica Liddell ne cesse de crier son mal-être d’artiste et de femme en manque d’amour. Dans ce dernier spectacle, Liebestod, sa souffrance trouve une expressivité dans l’art à travers des images iconiques : celle d’un apôtre, celles de bébés dans les bras de leurs pères, ou celle d’un taureau… Car Angelica Liddell compare la tauromachie avec la manière dont elle pratique le théâtre : abdiquer tout, s’y consacrer corps et âme, sans limite et jusqu’à côtoyer la mort. C’est dans cette dévotion sans doute qu’elle trouve le pur amour comme le torero qui tue le taureau. Et de fait, personne ne fait du théâtre comme Angelica Liddell, avec cette puissance, avec cette fureur et avec ce talent. Il faut la voir chanter, crier, éructer son désarroi sur scène, et nous confronter à nos misérables garde-fous. Là où Angelica Liddell porte l’art, aucune économie, aucune précaution, aucune modération n’est possible. Il faut voir aussi comment elle distille des images fortes dans des tableaux vivants. Parfois, ses spectacles souffrent d’être trop longs, ou trop répétitifs. Là, elle signe une œuvre parfaite qui nous secoue. Vraiment.
Hélène Chevrier


Liebestod L’odeur du sang ne me quitte pas des yeux, spectacle en espagnol surtitré en FRANCAIS de Angelica Liddell, avec Angelica Liddell, Borja Lopez, Gumersindo Puche, Palestina de los Reyes, Patrice Le Rouzic
Opéra Confluence, jusqu’au 14 juillet


Photo : Liebestod L’odeur du sang ne me quitte pas des yeux © Christophe Raynaud de Lage


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