Critique Off - Élia, généalogie d’un faussaire : une aventure humaine, entre ombre et lumière

La pièce de Jean-Loup Horwitz, présentée au Théâtre du Petit Chien dans le cadre du Festival d’Avignon, nous entraîne dans un fascinant voyage à travers le XXe siècle, sur les traces d’un homme à l’identité incertaine, entre histoire, peinture et secrets de famille. Portée par un trio de comédiens investis – Jean-Loup Horwitz, Gabrielle Lazure et Magali Bros – la pièce aborde de nombreux thèmes : l’art, la question des faussaires, la généalogie, la psychologie, l’Histoire et la Shoah s’y entremêlent, parfois au risque de l’empilement. La construction du récit, fondée sur la superposition de deux narrations indépendantes et sans véritable interaction entre les comédiens, instaure une certaine distance avec le spectateur. Cette structure inhérente à la pièce freine sans doute l’émotion du spectateur. Pourtant, la mise en scène inventive de Léonard Matton, nourrie d’influences cinématographiques et que l’on connaît pour ses passionnants projets immersifs, apporte une vraie richesse visuelle. La pièce parvient à rester accessible grâce à une écriture pleine de tendresse et d’humour. Élia, généalogie d’un faussaire interroge la transmission, la réparation et la quête d’identité avec générosité, et laisse le public touché par cette aventure humaine, entre ombre et lumière.
Enric Dausset
Dans le OFF
Elia, généalogie d'un faussaire, de Jean-Loup Horwitz, mise en scène Léonard Matton, avec Jean-Loup Horwitz, Gabrielle Lazure, Magali Bros. Théâtre Le Petit Chien, 76 Rue Guillaume Puy, 84000 Avignon, du 5 au 26 juillet, relâche les 8, 15, 22 juillet, à 15h35