Critique Off - TANGO NERUDA : beau pas de trois

« Peut-être ne sommes-nous pas si fous. Peut-être ne sommes-nous pas si sages » Et peut-être que la folie et la sagesse réunies dans Tango Neruda sont bienvenues. Chaque jour, à 16 heures, une foule grandissante se presse aux portes du Balcon. Foule éprise de poésie, et de phrases de combat. Les mots de Neruda, les traits de Picasso (qui avaient collaboré pour le livre Toros en 1961, point de départ de ce spectacle), les notes de Piazzolla aussi font du bien. Ragaillardissent, donnent foi en l’homme, même en ces temps troublés où tout semble perdu. Ils font écho aux mots livrés, en baisser de rideau par Serge Barbuscia, maître des lieux, créateur et acteur du spectacle. « Rien de plus important que résister et transmettre ». Dont acte(s).
Il se tient là, fier devant nous, souriant. Raconte les fables et la mélancolie, le réel et la fiction, l’exil et la corrida. Il est un trublion tour à tour émouvant et malicieux et les textes de Neruda, comme Eros et Thanatos dialoguent avec les pas de deux du beau couple de danseurs, Marina Carranza et Pablo Andres Tamburini, entre tango traditionnel et envolées chorégraphiques plus contemporaines. Comme il avait marié Hugo à l’opéra, Barbuscia unit à merveille Neruda au tango. « Je parle, je m’interroge et je ne me réponds pas », conclut le poète. Mais ses questions et ses mots continueront longtemps de cheminer en nous. 

Nedjma Van Egmond

Tango Neruda, mis en scène par Serge Barbuscia. Avec Serge Barbuscia, Marina Carranza & Pablo Andres Tamburini. Chorégraphie de Clara Barbuscia / Marina Carranza. Théâtre du Balcon, 38 rue Guillaume Puy, 84000 Avignon, à 16h, jusqu’au 26 juillet.



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