Critique Off - DRACULA LUCY'S DREAM : troublante fantasmagorie
Dans un château de Transylvannie, un jeune avocat doit conclure une transaction avec le comte Dracula. Enfermé, il réussit à s’échapper mais comprend très vite que le singulier personnage a des pouvoirs surnaturels… L’histoire est connue. Au cœur du roman de Bram Stoker (maintes fois adapté), elle a donné naissance à un Dracula islandais, ici revisité par Yngvild Aspeli avec le Puppentheater Halle. Qui est-elle, cette créature effrayante, qui se niche dans un cœur humain ? Comment la peur et le sang la nourrissent-ils, pour transformer ses victimes, à leur tour, en monstres assoiffés de sang ? Yngvild Aspeli recentre son intrigue sur quatre personnages : le comte, Mina, fiancée de l’avocat, Lucy, sa meilleure amie et Renfield, patient sous l’emprise de Dracula.
Longue robe rose clair, chevelure rousse flamboyante, corps désarticulé, elle se démultiplie à l’envi… Voici la jeune Lucy, douce et belle, aux prises avec le comte. Elle s’incarne, tantôt via le corps de trois comédiennes, tantôt dans celui d’une marionnette qui se désarticule ou se démembre, au gré d’une danse vertigineuse. Le comte lui, marionnette manipulée par les différents interprètes sème sa terreur dans les cauchemars de Lucy, mais aussi dans sa réalité.
Sang et sexualité… La pièce répand l’érotisme et l’effroi dans des tableaux esthétiques et savamment orchestrés, où l’imagination le dispute à la fantasmagorie. Danse vertigineuse et virtuose, qui brouille les frontières entre les vivants et les morts, jeu d’illusion et d’ombres et lumières qui mêle, dans une interaction et un savant chaos, la chair véritable et les objets, marionnettes grandeur nature. Qui interroge enfin la représentation des femmes prises dans une relation d’emprise et de prédation ainsi que le statut des victimes et de leurs bourreaux. Questions brûlantes. Il y a plus d’un siècle déjà.
Longue robe rose clair, chevelure rousse flamboyante, corps désarticulé, elle se démultiplie à l’envi… Voici la jeune Lucy, douce et belle, aux prises avec le comte. Elle s’incarne, tantôt via le corps de trois comédiennes, tantôt dans celui d’une marionnette qui se désarticule ou se démembre, au gré d’une danse vertigineuse. Le comte lui, marionnette manipulée par les différents interprètes sème sa terreur dans les cauchemars de Lucy, mais aussi dans sa réalité.
Sang et sexualité… La pièce répand l’érotisme et l’effroi dans des tableaux esthétiques et savamment orchestrés, où l’imagination le dispute à la fantasmagorie. Danse vertigineuse et virtuose, qui brouille les frontières entre les vivants et les morts, jeu d’illusion et d’ombres et lumières qui mêle, dans une interaction et un savant chaos, la chair véritable et les objets, marionnettes grandeur nature. Qui interroge enfin la représentation des femmes prises dans une relation d’emprise et de prédation ainsi que le statut des victimes et de leurs bourreaux. Questions brûlantes. Il y a plus d’un siècle déjà.
Nedjma Van Egmond
Dracula Lucy’s dream d’après Bram Stoker. Mise en scene Yngvild Aspeli. Avec Dominique Cattani, Yejin Choi, Sebastian Moya, Marina Simonova, Kyra Vandenenden. Jusqu’au 24 juillet, 9h30, Manufacture. Relâche les 12 et 19 juillet. Dès 14 ans.